EPILOGUE
Le presbytère ne recelait aucun lingot d’or, seulement une bouteille d’eau-de-vie cachée dans un faux plafond. Nous en sommes sûrs puisque toutes les poutres de la maison, en mauvais état, ont été retournées et qu’on a eu, à un moment donné, une vue de la cave au grenier.
La richesse de la maison tient plus à ses belles proportions, ses cheminées qui s’élèvent vers le ciel, son jardin parsemé de lys ou de primevères et bien sûr à son histoire qui s’est dévoilée timidement au fur et à mesure des travaux : on a vu apparaître ses colombages intérieurs et extérieurs, une ancienne fenêtre à meneaux à l’arrière de la maison, quelques dessins curieux faits à même le mur du petit grenier avec des dates 1759 et 1792. Ces dessins représentent une église, une girouette, un homme faisant une chute d’un toit. La charpente du grand grenier a aussi suscité des commentaires de la part de notre maçon. Le nombre de trous de clous dans les liteaux lui a fait dire qu’à raison d’un renouvellement tous les 70 ans, elle remontait approximativement au XVIIe siècle.
Enfin, le presbytère concentre autour de lui les souvenirs des habitants de longue date qui se souviennent soit pour les plus anciens, des jeux dans la mare ou au-dessus de la mare, en équilibre sur une poutre ou pour les plus jeunes, des parties de ping-pong à l’étage après le catéchisme, soit des messes improvisées dans la salle à manger, par temps de grand froid, ou encore d’un buffet de noces à l’ombre d’un cerisier.
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