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LES CURES DU XXe SIECLE

Au début du siècle, ce sont les animateurs de la commune. Un document d’époque le prouve puisque l’abbé est désigné comme le directeur de l’amicale Saint-Marc.

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En 1912-1913, l’abbé Debray forme une troupe de théâtre amateur avec laquelle il se fait photographier devant les fenêtres du presbytère. Sur la première carte, les enfants portent des costumes du Moyen Age, sur la deuxième, des uniformes de grenadiers.  Ces cartes proviennent de la collection privée de Mme Jacqueline Gilbert.

Un habitant de Vernouillet, Gérard François, à la lecture de l’article de l’Echo républicain concernant notre maison, nous a écrit et fourni une belle histoire, celle qui est arrivée à son père, Robert François (1893-1954) et qui concerne l’abbé Debray. Robert François, nommé instituteur dès 1913, est parti à la guerre. Après avoir combattu à la cote 304, son état de santé s’est dégradé et il a été déclaré « réformé provisoire ». Revenu à la vie civile, il a été nommé instituteur secondaire de Marville-les-Bois. Quand les cloches de l’église ont annoncé l’armistice, il gisait, moribond, dans son lit, atteint de la grippe espagnole. Il n’a dû la vie qu’à deux personnes qui bravèrent la maladie et se relayèrent auprès de lui en lui appliquant des « enveloppements froids » : son voisin, le curé et Mme Louise Dupont, épouse Delanoë, dont le mari était bourrelier-sellier. Après sa guérison, il se maria à sa fille aînée, Fernande, et voua une reconnaissance éternelle au curé. 

         Un témoignage ultérieur nous vient de Madame Rutovic, fille de Jean-Marie Couzic. Cette fois, il s’agit de l’abbé Douin.

« L’abbé Douin était un formidable organisateur, il faisait du théâtre, du basket, du foot, de la gymnastique. Les enfants étaient toujours fourrés au presbytère. On nageait dans la mare du presbytère et on aidait à la vider.  Il faisait des chansons que M. Boitard chantait, dans la grange des Gilbert, alors Bourgeois. On répétait. Il y avait le clan des rouges avec le terrain de jeu près des Saules et le clan des noirs dont le terrain de jeu était à la pyramide. Malgré tout, l’entente était bonne. »

         Lorsque la guerre est déclarée en 1939, l’abbé Laurent Douin qui dessert les paroisses de Saint-Sauveur, Marville et Boullay est mobilisé. C’est lui qui, le 12 juillet 1942, rédige la chanson en l’honneur des prisonniers qui reviennent d’Allemagne et que tout le monde attend à la gare de St Sauveur. Ce texte nous a été communiqué par Michel Buffault. Tous les noms des gens d’alors défilent dans les différents couplets : Boitard, Bourgeois, Tribois, Lemée, les prisonniers Nogue, Perrono, Angoulvent, Delage, Delrive et Bazonet… et encore beaucoup d’autres dans les refrains.

 

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          Lui succède l’abbé Adrien Gautier qui vit avec sa mère et ses deux sœurs au presbytère. Celui-ci est d’intelligence avec un réseau de résistance et autorise l’entrée du clocher à Ginette, agent radio. L’information est révélée dans le livre De la résistance à la libération de Jean-Jacques François et Colette François-Dive. Dans le réseau de résistance 5ème section, son nom est cité, parmi les sept résistants de Marville. D’après Madame Rutovic, il annonce à la messe du 15 août 1944 que les libérateurs sont à Villette. C’est lui aussi qui, malgré le danger encouru, fait la messe d’enterrement de l’aviateur néo-zélandais, Ernest Joyce, dont l’avion s’est écrasé à l’entrée de Marville en Juin 1944. Il envoie à sa mère une lettre lui décrivant les circonstances de l’accident et les honneurs qui lui ont été rendus. Cette lettre, traduite en anglais, nous a été remise le 13 juillet 2017 par Belinda et John Stackhouse, ce couple néo-zélandais qui écrit un livre sur le pilote.  

 

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Voici un extrait de la lettre :

 « Le lundi matin, nous lui avons fait une belle cérémonie à l’église. Toute la population de Marville et des environs était présente. J’avais avec moi tous les prêtres des paroisses avoisinantes. L’église était pleine. Le cercueil était recouvert de couronnes.Le corps a été accompagné au cimetière en une belle procession ; de jeunes gens, filles et garçons, de chaque côté du cercueil, portaient des fleurs. Dans cette lettre, je vous joins une photo de sa tombe qui est toujours décorée de fleurs. Il repose derrière les soldats tombés en 1940. »

Il termine en lui disant qu’il dira la semaine suivante une messe où il célébrera la mémoire de son fils, enfin il l’invite à leur écrire de nouveau, dans l’attente qu’elle vienne un jour en France.

 

Dans les années 60-70 c’est un curé belge qui est à la tête de la paroisse : l’abbé Willy Loos. Né à Turnhout le 3 mai 1923, il meurt à l’âge de 75 ans à Verneuil-sur-Avre le 2 mai 1998. Le hasard fait que son neveu passe au presbytère fin 2004. Il est ému. Tout petit, il venait passer ses vacances au presbytère et accompagnait son oncle à la messe du matin. Il allait chercher le lait à la ferme. C’est de lui que nous tenons les photos suivantes.  

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